Comme vous l’avez vu, Neuralink a annoncé le premier implant d’une puce dans la tête d’une personne. D’autres entreprises, comme Meta, travaillent sur ce sujet depuis longtemps et sont assez avancées. Cela marque le passage vers le Web 5.0, une ère de l’internet où le cerveau fusionnera avec les ordinateurs. J’ai écrit un article détaillé sur ce sujet en 2018 et je l’ai traduit en français ici.
Aurons-nous une puce dans la tête ? Ce dispositif sera-t-il implanté ?
Qu’est-ce que la puce ? C’est un dispositif miniaturisé, bien plus qu’un simple téléphone. Ce que nous appelons aujourd’hui téléphone n’est plus seulement un appareil pour téléphoner, mais un outil aidant notre cerveau à se connecter à différentes plateformes, que ce soient les réseaux sociaux, des applications comme Uber ou Waze, etc. Une grande partie de ce dispositif ne sert plus à se connecter à l’internet – même pour les appels, on peut utiliser WhatsApp. C’est ce dispositif qui va être miniaturisé.
Va-t-il être implanté ? Il est déjà omniprésent dans nos vies. Pouvons-nous nous en passer ? Lorsque vous partez en vacances, vous avez besoin de recharger votre téléphone toutes les 12 heures. Est-ce vraiment vous, l’être humain, qui a besoin d’être rechargé ? Non, c’est votre téléphone. Mais pouvez-vous vivre sans lui ? Pouvez-vous tenir 24 heures sans votre téléphone ? Ou 48 ? Ou 72 ? Et après, quelle serait votre réaction ?
Demandez-vous, sur une échelle de 1 à 10, a quel niveau se situe votre crainte de perdre votre telephone un samedi soir, ou pendant les fêtes, quand les magasins sont fermés et qu’il est impossible de le remplacer ? Posez ensuite cette question aux jeunes de moins de 24 ans, et vous obtiendrez une réponse encore plus surprenante ou inquiétante.
Un sondage a été mené en 2018 (je n’ai malheureusement plus la source) où il a été demandé à des personnes âgées de 18 à 45 ans s’ils préféreraient passer un mois sans leur partenaire ou sans leur téléphone. 48 % ont choisi de garder leur téléphone. Et vous, quel serait votre choix ?
Le téléphone n’est-il pas déjà une extension de nous-mêmes ? Vous avez certainement vu des gens courir avec leur téléphone attaché à leur bras.
N’est-il pas déjà implanté, d’une certaine manière ? Non, pas littéralement. Nous avons le choix, nous pouvons décider de nous en passer. Le ferons-nous ? Passerons-nous une journée sans notre téléphone ? Non ? Pourquoi pas, si ce n’est pas un implant ?
Poursuivons la réflexion. Comme nous utilisons quotidiennement des plateformes et réseaux sociaux, nous sommes façonnés par ces derniers. Les réseaux sociaux modifient nos habitudes de communication : nous apprenons à réagir d’abord sur la base des émotions, à communiquer à l’aide d’images et à délaisser le texte (selon ma recherche publiée par la SFSIC en 2015), et finalement à transformer nos pensées en messages. Regardez votre compte Facebook : dans la fenêtre où vous écrivez, une question vous attend : ‘Qu’en penses-tu ?’ Vous êtes invité à répondre à cette question, peut-être tellement habitué à sa présence que vous ne la remarquez même plus. Cela signifie que vous avez été ‘éduqué’ à exprimer vos pensées sur Facebook, Twitter, Instagram. Toutes ces pensées que nous exprimons maintenant sur les réseaux sociaux, nous les partagions auparavant par téléphone ou par lettres. Le téléphone classique disparaît peu à peu au profit d’un autre dispositif qui nous aide à exprimer nos pensées.
